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La Nouvelle Revue d'Histoire n°38

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dirigé par Dominique Venner - 66 pages

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La nouvelle révolution russe

Tout Français et tout Européen qui conserve la mémoire des inattendus du XXesiècle en tire la conviction que rien n’est jamais inéluctable. Il n’en fut pas toujours ainsi. Le sentiment de l’inéluctable avait été forgé par Karl Marx en bon élève de Hegel. Ses démonstrations sociologiques avaient pour but de doter ses futurs partisans d’un sentiment subjectif de certitude. Il ancrait en eux la conviction d’être les instruments de l’accomplissement de l’Histoire (avec une majuscule). Un accomplissement scientifiquement démontrable. Ce n’était après tout qu’une transposition profane des finalités eschatologiques dont les religions avaient fait longtemps grand usage.

Perpétrée dans le plus grand pays du monde, à la suite d’une série de hasards nullement nécessaires, la révolution d’Octobre apparut comme la divine confirmation du «sens» marxiste de l’histoire. Pendant plus de cinquante ans, partout dans le monde, des légions d’activistes ou de sots crurent que l’histoire avait pour signification la lutte des classes et pour finalité la victoire inéluctable du «prolétariat», c’est-à-dire des communistes, en attendant l’avènement du bonheur universel. En 1956, un premier trouble grave ébranla le système lorsque Khrouchtchev, au XXe congrès du parti, dénonça les dérives criminelles du stalinisme. Peu après, le schisme chinois fut aussi la cause de grands désarrois. Mais il fallut l’année 1991, l’effondrement de l’URSS et l’aveu de la mort de l’utopie par le secrétaire général en personne – le pape en quelque sorte –, pour que s’effondre le mythe qui avait trompé des générations de partisans et d’adversaires.

On n’était pourtant pas encore sorti des illusions. Tandis que roulaient dans les poubelles les chimères communistes, on vit s’imposer l’utopie américaine. L’un de ses théoriciens, Francis Fukuyama, prophétisa la fin de l’histoire par le triomphe du libéralisme. Pendant quelques années, pour son malheur, la Russie post-soviétique se mit à l’école des professeurs et agioteurs américains. Il en résulta un immense pillage et un noir chaos dans lequel faillit disparaître l’ancien État russe (1). Mais à la fin de 1998, devant l’ampleur de la catastrophe, une orientation nouvelle fut adoptée, confirmée peu après par l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine.

En peu de temps, celui-ci parvint à libérer son pays des oligarques qui le mettaient en coupe réglée, mais il le fit sans drames sanglants. Bien entendu, aux yeux des puissances dont il contrariaitles visées, il était un danger et fut dénoncé comme tel. Son crime était d’édifier un État national, un État ayant pour but de défendre les intérêts nationaux de la Russie. Il aggrava son cas en février 2007 avec son discours de Munich sur la sécurité en Europe et dans le monde.

Dans ce discours-programme, il contesta tout d’abord le modèle unipolaire de l’hégémonie américaine, pour cette raison principale qu’il n’existe pas de norme universelle du droit capable de fonder une telle unipolarité. Les relations entre les États doivent prendre en compte la réalité d’intérêts différents, donc de conflits. Ce qui revient à dire que l’espace des relations internationales est déterminé non par la morale, mais par le politique. Nul ne peut imposer son droit aux autres. Le seul droit commun possible est celui qui respecte la souveraineté des autres États. Et lasouveraineté n’est pas divisible. Quant aux ingérences dans les affaires d’un autre État, elles sont inacceptables. Ces principes signifiaient, entre autres, la condamnation de l’Union européenne qui refuse la souveraineté des nations, leurs valeurs spécifiques et leurs frontières définies.

Ce discours résumait une véritable révolution intellectuelle. Une révolution qui fait retour aux fondements de l’ancien ordre européen détruit par le siècle de 1914. Pour Vladimir Poutine, nul n’est habilité à imposer son droit à autrui. Souhaitons qu’il s’en souvienne dans ses relations avecles États baltes.

De ces principes découle aussi la notion de « démocratie souveraine ». Souveraineté et démocratie sont liées. L’une ne se concevant pas sans l’autre. Ce qui devrait signifier en bonne logique une démocratie fondée non sur les droits de l’homme abstrait et sans racines, mais sur les droits des nationaux de nations concrètes.

 

  1. 1.Pour l’analyse détaillée de la grande crise russe des années 1991-1998, on se reportera à Jacques Sapir, Le Nouveau XXIe siècle. Du siècle américain au retour des nations, Le Seuil, 2008.

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